La Chaîne de l’Espoir
3 Portraits
Inauguré en 2006 par La Chaîne de l’Espoir, l’IMFE comprend 160 lits dont 61 en pédiatrie, 16 en soins intensifs et réanimation, 52 lits au pôle de gynécologie-obstétrique, 14 lits en soins intensifs néonatals, mais également 6 salles d’opération, un service d’imagerie médicale, un laboratoire d’analyses et une pharmacie. En tout, plus de 500 personnes y travaillent, la majorité étant des médecins afghans. Depuis son ouverture, des missions de spécialistes français et internationaux (chirurgiens, médecins, infirmiers, pharmaciens, ingénieurs biomédicaux, etc.), en moyenne 150 expatriés par an se succèdent sur place pour soutenir les équipes locales.
Dans le cadre de son partenariat avec La Chaîne de l’Espoir, Prodie Santé a envoyé plusieurs gynécologues-obstétriciennes au service de maternité de l’hôpital français de Kaboul. Voici le portrait de trois femmes courageuses avec lesquelles nous collaborons pour ce projet :
Chez Prodie Santé, Agnès est notre contact avec La Chaîne de l’Espoir. Au printemps 2019, une partie de notre équipe canadienne organise une rencontre avec elle à Paris. Depuis, le lien n’a jamais été rompu.
Agnès a une énergie contagieuse. Elle vous embarque immédiatement dans les projets qui lui tiennent à cœur. Son travail auprès de l’IMFE à Kaboul est multidisciplinaire : coordinatrice de projet et sage-femme, elle semble s’accommoder de ses innombrables casquettes. D’ailleurs, l’Afghanistan n’est pas sa seule mission. Plusieurs fois par an, Agnès part faire un travail d’exploration dans d’autres pays où La Chaîne de l’Espoir a des programmes. Malgré la pandémie, elle n’a jamais cessé de travailler, au contraire, elle a décidé de réintégrer l’hôpital public de la Pitié-Salpêtrière tout en restant disponible pour faire du volontariat en Afghanistan sur son temps de vacances. Mais les vols se font plus que rares et sa dernière mission à Kaboul remonte à janvier 2020.
Heureusement, sur place, l’hôpital fonctionne avec les équipes locales. La cheffe de service en gynécologie obstétrique est une Afghane très réputée qui a beaucoup d’expérience et dont l’établissement peut être fier. En matière de besoins, l’équipe d’anesthésistes a été renforcée. Pourtant, Agnès nous explique qu’il manque toujours des gynécologues-obstétriciens disposés à rester sur des missions un peu plus longues. Celles-ci permettent non seulement de mieux s’intégrer dans l’hôpital, de créer des liens de confiance avec les patients, mais aussi de pouvoir partager des connaissances en matière de formation et autour de nouvelles techniques opératoires que l’équipe locale ne maîtrise pas forcément. La Chaîne de l’Espoir donne donc une impulsion d’organisation et de formation à l’IMFE, mais elle n’intervient pas directement dans le fonctionnement quotidien de l’hôpital.
Les patients, quant à eux, viennent de tous les milieux sociaux en Afghanistan. Certains sont obligés de traverser le pays pour se faire soigner. Ce fut le cas de ce père de famille qui a marché de la province de Sar-é Pol jusqu’à la capitale avec son enfant sur les épaules, pendant des nuits entières, pour éviter les mauvaises rencontres encore trop nombreuses dans ce pays déchiré par la violence. Lorsqu’il arrive enfin à l’institut, l’homme porte la marque de son fils autour du cou. Ses petits bras sont restés farouchement accrochés au corps de son père et y ont laissé une trace éphémère.
Lorsque les personnes viennent de loin, ils sont souvent orientés vers le Pavillon des Femmes et des Enfants qui est un projet spécifique de La Chaîne de l’Espoir et où attendent les patients qui vont subir une opération. Il s’agit de femmes et d’enfants souffrant de maladies à des stades parfois très avancés et nécessitant une prise en charge rapide. Une fois les opérations réalisées, ces patients, qui ont maintenant besoin de repos, bénéficient d’une surveillance postopératoire jusqu’à leur sortie. Le Pavillon est un centre d’hébergement peu médicalisé, car la majorité des soins sont prodigués dans l’enceinte de l’hôpital. Néanmoins, beaucoup des personnes présentes dans ce bâtiment ont été repérées dans de lointaines provinces, dépourvues d’infrastructures, par des ONG partenaires de La Chaîne de l’Espoir comme la Croix-Rouge ou Terre des Hommes. Elles sont alors hébergées au Pavillon le temps de faire des examens complémentaires.
Des anecdotes, Agnès en a pour chaque jour passé à l’IMFE. Son rôle de sage-femme, elle l’a chevillé au corps. Chez elle, ce qui frappe le plus, c’est qu’en dépit de la pandémie et de la situation qui s’est aggravée, du départ des Américains et des forces de sécurité afghanes de certains checkpoints épuisés par les incessantes attaques des talibans, elle envisage toujours de retourner à Kaboul. Agnès a choisi de consacrer ses journées à aider les autres. À Paris ou à Kaboul, elle tisse des liens avec les personnes qui ont la chance de croiser sa route. Ce sont des liens qui libèrent.
« La gynécologie, c’est un sacerdoce », explique, non sans humour, le docteur Djellali. Toute petite déjà, se souvient-elle, lorsque sa mère parlait de son gynécologue, elle se disait que cet homme qui soignait si bien les femmes devait être un demi-dieu. C’est à ce moment-là qu’est née sa vocation, qu’elle annonce alors fièrement à sa famille. Ce dévouement, c’est sa raison de vivre. D’ailleurs, la praticienne porte un prénom qui lui va comme un gant : « Safia », qui signifie « loyale » en arabe. Il en faut de la détermination et du dévouement pour faire certains métiers.
Le docteur Djellali décide de partir en Afghanistan après une belle carrière en Tunisie, à Sousse, dans un premier temps, puis à Tunis où elle choisit de travailler en libéral pour pouvoir s’occuper de son père malade. Safia n’est pas seulement médecin ; à l’époque où elle décide d’ouvrir son cabinet, elle est mère de trois jeunes enfants. Sa carrière est rythmée par de multiples voyages au cours desquels elle participe à des congrès en France, en Amérique, en Allemagne, en Italie et en Inde. Famille oblige, ses séjours sont courts bien qu’enrichissants. À chaque retour au pays, Safia retrouve l’envie d’exercer son métier par-delà les frontières tunisiennes. Désireuse de bousculer sa routine, elle souhaite découvrir un nouvel aspect de ce métier qu’elle aime tant. Sa volonté de joindre l’utile à l’agréable la pousse, lors de ses échanges avec Prodie Santé, à nous préciser qu’elle ne recherche pas des missions rémunérées. Lorsqu’Emmanuelle, la directrice de nos bureaux au Canada, lui propose de faire du bénévolat pour La Chaîne de l’Espoir, le docteur Djellali n’hésite pas une seconde avant d’accepter l’offre.
L’étape suivante a consisté à mettre en relation Agnès Simon et Safia Djellali. Agnès lui décrit la réalité du terrain en Afghanistan, Safia est prévenue des difficultés, mais ne s’en inquiète pas. Elle n’a qu’une seule préoccupation : être à la hauteur des besoins en productivité et en efficacité de l’IMFE. En bonne élève, elle se prépare sans relâche avant le voyage. Pour ce faire elle contacte son maître et ami, son ainé, le doyen de la faculté de Sousse, participe au cours d’anglais médical pour se remettre à niveau et se refait la main dans les services de maternité publics. Car, même si cette ex- vice-présidente de la Société Nationale de Gynécologie de Tunisie et ancienne Secrétaire générale de la Société pour l’Étude de la Ménopause n’a jamais complètement quitté le monde universitaire, son travail de recherche et sa pratique en libéral ne suffisent pas, pense-t-elle, à se préparer à ce qui l’attend à Kaboul. Consciente que le rythme ne sera pas le même, elle souhaite être opérationnelle le rapidement possible.
Safia parle vite et s’en excuse. On perçoit à sa façon de raconter son histoire ce qui fait sa force, son respect des autres et sa générosité et, quelques fois, entre deux silences, les doutes qui l’envahissent malgré elle. Elle poursuit et explique que grâce à ces deux expériences professionnelles et humaines à Kaboul, elle a une idée précise du travail réalisé par l’Institut Médical pour la Mère et l’Enfant sur place. Elle dit également toute son admiration et son respect pour les projets accomplis par La Chaîne de l’Espoir en Afghanistan et son partenaire Prodie Santé sans qui l’expérience n’aurait pas vu le jour. Les deux missions du docteur Djellali ont eu lieu en décembre 2019 et début mars 2020. Elle se remémore alors le début de la pandémie et se souvient des vols de rapatriement vers Istanbul et Dubaï partis juste avant l’arrivée de l’ex-président américain Donald Trump à Kaboul. Étrange conjonction d’évènements.
Lors de son premier voyage, elle comprend rapidement les besoins de la structure et n’est pas certaine que ses domaines de compétences que sont la Procréation médicalement assistée (PMA) et l’échographie soient des secteurs prioritaires à l’IMFE. Elle travaille avec une spécialiste de chirurgie par voie basse et sent qu’elle ne couvre pas précisément les besoins sur place. Les gynécologues-obstétriciens déjà présents sont bien formés, et si une assistance lui semble utile, elle ne la juge pas nécessairement indispensable. Ce sentiment de frustration et d’impuissance est fréquent parmi les bénévoles qui œuvrent sur des terrains difficiles. Il se traduit par l’impression erronée de ne pas être nécessaire, de ne pas trouver sa place et, lorsque la fin de mission approche, d’être envahit par un sentiment paradoxal d’abandon des personnes en lien avec le projet, qu’ils soient collègues ou patients.
Emmanuelle, son contact chez Prodie Santé, l’appelle pour échanger sur la situation et devient son plus grand soutien. La gynécologie étant une spécialité très vaste, le docteur Djellali écrit dans ses rapports de fin de mission que même s’il ne s’agit pas d’une priorité vitale, il existe une demande locale pour des PMA. Le destin lui fait rencontrer une femme qui porte également son prénom et qui tente désespérément d’avoir un enfant avec son mari. L’hôpital manquant malheureusement de moyens dans ce domaine, le couple se raccroche à l’espoir qu’un jour, le rêve deviendra réalité. Pour la remercier de leur avoir permis d’y croire, le couple reconnaissant lui offre un tissu brodé du prénom « SAFIA ».
Depuis, l’établissement souhaite développer son service PMA dans les années à venir. Le docteur Djellali a participé à donner un élan au développement de ce secteur à l’IMFE. Férue d’histoire et d’archéologie, Safia garde toujours en tête les paroles d’Anatole France : « Ce n’est qu’avec le passé qu’on fait l’avenir. »
Les cerfs-volants de Kaboul, le roman de Khaled Hosseini publié en 2003, raconte à travers le récit d’une amitié brisée, l’histoire contemporaine de l’Afghanistan depuis les années 70. C’est un des romans qu’avait lus le docteur Amélie Grouin avant de se rendre en mission à l’IMFE pour la première fois. En Afghanistan, de novembre à mars, le ciel de la capitale se remplit de cerfs-volants. Autrefois en soie, les ficelles de ces drôles d’oiseaux en papier sont désormais en nylon, trempées dans de la colle de riz et enduites de mini-fragments de verre pour couper la route des concurrents. Quand ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001, les talibans avaient interdit les batailles de cerfs-volants. Amélie n’a qu’une connaissance partielle du pays, celle construite au fil de ses lectures, qu’elles soient purement littéraires ou plus factuelles. Elle connaît la situation géopolitique du pays et sait probablement que les 0-14 ans représentent plus de 40% de la population locale.
Quelques mois avant sa première mission, la praticienne est à la recherche d’un remplacement au Canada. À ce moment-là, elle souhaite profiter d’un mois et demi de battement entre deux périodes de travail pour mettre ses connaissances à profit en dehors de l’espace Schengen. Notre équipe canadienne la prévient des difficultés pour un médecin français d’exercer temporairement dans ce pays et propose de la mettre en contact avec Agnès Simon, coordinatrice médicale de la Chaîne de l’Espoir pour leur programme à l’Institut Médical Français pour l’Enfant de Kaboul (IMFE). Le docteur connaît déjà l’association puisqu’elle a travaillé avec eux au Cambodge lorsqu’elle était encore étudiante. Durant son cursus, elle effectue un stage de presque deux mois à l’hôpital cardiologique de Phnom Penh, un des premiers centres ouverts par le fondateur de La Chaîne de l’Espoir, le professeur Alain Deloche. Le récit d’Agnès et son point de vue sur la situation à l’IMFE vont convaincre Amélie de partir en Afghanistan.
Le docteur Grouin se prépare à entamer plusieurs voyages à Kaboul, car elle souhaite donner une continuité à sa formation personnelle et celle des équipes déjà présentes sur le terrain qu’elle découvre. Agnès, qui en est à sa énième mission, lui présente son futur lieu de travail de manière honnête et rassurante. À son arrivée, Amélie est accueillie à l’aéroport, puis conduite directement à la guest-house de l’IMFE où loge le personnel médical étranger. Les médecins exercent dans des conditions très sécurisées et Amélie se sent tout de suite à l’aise. Agnès, qui arrive en même temps, lui présente l’équipe médicale en gynécologie constituée de cinq ou six femmes médecins. En journée, il faut appuyer les équipes pour les visites dans les services et en salle de naissance. L’objectif est de gérer au mieux la prise en charge de la douleur et les extractions instrumentales. L’après-midi, afin d’aider le personnel à renforcer leurs connaissances techniques, des cours théoriques sont prévus ainsi qu’un peu de chirurgie. Le docteur Grouin apporte également son soutien lors des gardes de nuit, mais ne se plaint à aucun moment de fatigue. Au contraire, elle raconte que lors de ce premier voyage tout se passe très bien. C’est donc sans hésitation qu’elle se prépare pour un deuxième séjour au pays des lapis-lazuli et des tapis flamboyants.
Le deuxième voyage a lieu en janvier 2020. Cette fois-ci, Amélie se concentre sur la prise en charge chirurgicale. Au début de 2020, les opérations ne sont pas fréquentes. C’est donc l’occasion d’aider les médecins locaux à peaufiner leur formation. Ce volet éducatif est en réalité la raison d’être de ces missions, et associe la théorie à la pratique. Les matinées sont dédiées aux soins et les médecins comme Amélie sont en salle de naissance, ou en chirurgie. Elle raconte que « les après-midis, lorsque le personnel médical a un peu de temps libre, sont dédiés aux cours. La communication est très fluide et la relation avec l’équipe sur place, excellente. Les femmes qui composent le personnel médical et soignant sont demandeuses de ces formations et sont très à l’écoute. Elles ont également du répondant et n’hésitent pas à discuter avec les médecins en mission pour leur faire part d’un éventuel désaccord, partager leurs expériences, les protocoles qu’elles suivent et leurs lectures médicales. Ce sont des échanges très riches », insiste le docteur Grouin. Elle explique que « leurs commentaires sont tout à fait judicieux ». Et ajoute qu’« il n’existe pas une seule façon de prendre en charge les patients. »
Les endroits s’accompagnent d’histoires qui, mises bout à bout, deviennent les murs porteurs d’un lieu comme l’Hôpital français de Kaboul. Elles sont tristes, touchantes, parfois difficiles à entendre. L’Afghanistan est un pays qui souffre et sa population civile est victime d’une violence endémique alimentée par des années de guerres. Le docteur Grouin parle avec émotion de cette rencontre avec les patients et leur incroyable ouverture d’esprit. Amélie se souvient de ces pères dont le destin est sur le point de changer pour toujours et qui attendent dans le sas d’entrée de la salle de naissance, remplis d’une émotion universelle. Certains sont inquiets, d’autres sont fous de joie, mais ils n’hésitent pas à s’approcher du docteur Grouin pour s’enquérir avec politesse de l’état de santé de leurs compagnes. Cette confiance teintée d’un grand respect pour le travail de médecins étrangers qui ne parlent pas leur langue et qui viennent de si loin la surprend un peu. « Ils pourraient faire preuve d’une certaine méfiance, mais ce n’est pas le cas », nous dit-elle. Au contraire. Amélie arrive à « le percevoir dans le regard de ces interlocuteurs », et cet infini respect la touche.
L’Hôpital français de Kaboul a accueilli ces trois femmes passionnées par leur métier, absorbées par leurs importantes missions et habitées par tous les visages des patients qui partagent avec le personnel médical une partie de leur histoire personnelle. Ensemble, ils parcourent un bout de chemin vers l’avenir. Le travail de bénévolat pour une association comme La Chaîne de l’Espoir est enrichissant à plusieurs niveaux. Les médecins partent à la découverte d’une nouvelle culture qui permet d’élargir leurs horizons professionnels et personnels. Mais surtout, ce qui est au cœur même de la mission de ces médecins et renforce leur engagement c’est la rencontre avec l’autre. C’est le sens profond de cette démarche qui invite à s’ouvrir à la différence et à la singularité des consciences. Au-delà de l’art de guérir se trouve la part de l’humain. C’est bien elle qui donne tout son sens à cette profession.
Talibans à Kaboul
Des nouvelles de notre ONG partenaire à Kaboul : En Afghanistan l’hôpital français résiste tant bien que mal, mais jusqu’à quand?
L’hôpital français de Kaboul est le plus grand et probablement le meilleur hôpital de tout le pays. Il emploie environ 1000 salariés et c’est le seul à posséder une réanimation néonatale et à pouvoir procéder à certaines chirurgies complexes. Le personnel qui a pu ou dû rester sur place fait preuve de résilience et d’adaptabilité malgré le grand bouleversement qu’a entraîné l’arrivée des talibans au pouvoir. Beaucoup continuent leur travail avec la peur au ventre. Mais d’autres problèmes guettent, économiques ou en rapport avec le blocage des fournitures médicales qui n’arrivent pas à destination. De plus, de nombreux médecins et infirmières, des femmes et des hommes, sont partis précipitamment du pays. Le président de La chaîne de l’espoir, Éric Cheysson, explique dans une interview récente qu’il existe une liste d’attente de 210 enfants qui doivent être opérés à cœur ouvert dans les mois à venir et qu’à défaut, ces enfants perdraient la vie, tout simplement.
Prodie Santé a développé un partenariat avec La chaîne de l’espoir. Au fil du temps, plus qu’une collaboration, des liens solides se sont tissés entre les deux entités. Nous avons suivi avec une grande préoccupation le déroulement des évènements en Afghanistan depuis le départ des troupes étrangères jusqu’à l’arrivée au pouvoir des Talibans. Le départ des troupes américaines a révélé un pays dont la population est victime collatérale d’une guerre inefficace. Beaucoup d’Afghans auront tout vu : les chars soviétiques, les armées extérieures, les moudjahidines, les talibans, les propriétaires tribaux, les exécutions, les drones, les villages détruits, les familles décimées. Toutes ces années de violence ont laissé derrière elles beaucoup de morts, une société déstabilisée, une pauvreté et une souffrance endémiques.