Microcrédits
LE PROJET DE PRODIE SANTÉ AU NIGER
Fouréra Abdou Mani est de celles qui instaurent un climat apaisant en prononçant quelques mots : sa voix douce, reposante et claire vous met d’emblée en confiance. De façon simple mais rigoureuse, elle me raconte son parcours et le projet dont elle est chargée au nom de Prodie Philanthropy : mettre en place des microcrédits à Niamey, la capitale du Niger. Selon la Banque mondiale, le niveau d’extrême pauvreté y atteint 41,8% de la population du pays en 2021, soit plus de 10 millions de personnes.
Cet été, c’est un nouveau challenge qui attend cette spécialiste des politiques du développement, experte de terrain et formée dans des institutions reconnues comme les Nations Unies ou l’ONG Oxfam. En effet, c’est la première fois qu’elle s’attelle à un projet de microfinances. L’idée est la suivante : fournir à des ménages dans le besoin un accès à un bien ou un service utile à un projet personnel, à travers une aide accordée par Prodie Philanthropy .
Deux aspects attirent particulièrement Fouréra : retourner sur le terrain et concentrer son travail sur des actions de proximité, dont la portée est concrète. En effet, ces microcrédits changeront radicalement le quotidien des ménages. Le projet est centré sur deux axes : la scolarisation des enfants et le soutien des mères de famille en proie à une situation précaire.
Ces microcrédits seront d’abord mis en place auprès d’un échantillon de trois familles. La première action de Fouréra consiste à définir les contractants. Pour définir ces bénéficiaires, Prodie Philanthropy et Fouréra se sont accordés autour d’un critère : les familles dans lesquelles le père est exilé et n’est pas en mesure de subvenir aux besoins du ménage. Cette situation engendre des difficultés majeures pour les mères qui doivent s’occuper à la fois de leurs enfants, souvent en bas âge, et couvrir les dépenses du ménage. Dans un second temps, il s’agira d’établir une relation de confiance avec ces mères, puis d’engager les démarches pour mettre en place les microcrédits. L’évolution des projets sera minutieusement suivie par Fouréra. Si ce premier échantillon est fonctionnel, plusieurs autres familles pourront en bénéficier.
Pour bien comprendre notre action sur place, Fouréra me fournit un exemple concret : une femme souhaite mettre en place un commerce de vente de galettes dans la rue, ce qui est courant à Niamey. Dans ce cas, la spécialiste étudie ce projet puis définit les besoins financiers et matériels nécessaires pour mettre en place ce type de commerce. Ensuite, elle est chargée d’expliquer le projet à la banque pour permettre une allocation optimale des ressources financières. Par exemple, cette femme aura besoin de matériel pour cuisiner. Fouréra constituera alors l’intermédiaire entre Prodie Philanthropy, les banques, le fournisseur de matériel de cuisine et le ménage.
Le parcours et la connaissance accrue du terrain de Fouréra, qui a grandi au Niger, donnent à Prodie Philanthropy toutes les raisons de lui accorder sa confiance pour mener à bien ce projet. À terme, ce dispositif doit être diffusé dans d’autres régions nigériennes, plus particulièrement Tahoua et Maradi, où le taux d’exode est le plus élevé. Un projet dont nous suivrons les évolutions à partir du mois d’août 2022.
Maxence Logeais